
Par Amin Ben Khaled
« L'éducation est l'arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. »
Nelson Mandela
La Tunisie d'aujourd'hui se trouve à la croisée des chemins, confrontée à des défis multiples qui appellent une réflexion profonde sur notre avenir collectif. Sur le plan politique, nous observons l'émergence de discours simplificateurs qui, sous couvert de solutions immédiates, risquent d'affaiblir le dialogue constructif dont notre Tunisie a tant besoin. Notre économie, riche de potentiels, peine à offrir à chaque jeune talent l'opportunité de s'épanouir sur sa terre natale. Les liens sociaux, ce tissu précieux qui fait notre identité, sont soumis à des tensions nouvelles dans un monde où l'instantané prend souvent le pas sur la réflexion partagée. Notre patrimoine culturel, héritage millénaire au sein de la Méditerranée mérite une attention renouvelée pour continuer à nourrir notre créativité et mémoire collectives.
Dans ce contexte délicat, où les sirènes du populisme tentent de nous faire croire que les solutions complexes peuvent être simples, où les défis climatiques redessinent nos territoires, où la révolution numérique transforme nos modes de vie, l'éducation apparaît comme notre plus précieux rempart. Il est temps de faire de chaque salle de classe un foyer d'espoir, un laboratoire d'avenir. Voici 10 ambitions, 10 flammes, 10 matières pour réinventer l'école tunisienne et sculpter une nation fière, libre, audacieuse, créative et bien ancrée dans le 21ème siècle.
1. Raviver la langue phénicienne
Matière proposée : "Langue et culture phéniciennes"
Dans les ruines de Carthage, les voix des enfants s'élèvent, murmurant les secrets des navigateurs puniques. Décrypter ces inscriptions millénaires, c'est semer les graines d'une nouvelle génération de savants, gardiens de l'héritage carthaginois. Cette langue n'est pas une relique, mais un flambeau : en l'apprenant, nos écoliers deviendront les futurs spécialistes qui feront de la Tunisie le cœur battant de l'étude punique, un phare culturel illuminant, la Méditerranée et par-delà, le monde.
2. Maîtriser l'échiquier, conquérir la pensée
Matière proposée : "Jeu d'échecs"
Sur l'échiquier, chaque pion est une nation, chaque coup un traité dans le grand théâtre de la géopolitique. Enseigner les échecs aux écoliers, c'est les initier à la danse complexe des alliances et des stratégies qui façonnent le monde. Demain, armés de patience et d’intelligence géopolitique, ils navigueront les tempêtes globales avec une sagesse forgée sur les cases noires et blanches de l’échiquier mondial.
3. S'initier à l'intelligence artificielle
Matière proposée : "Informatique et IA"
L'intelligence artificielle est une toile infinie, un pinceau pour peindre demain. Apprendre à coder un rêve, à murmurer aux algorithmes, c'est transformer chaque écolier en alchimiste du futur. Déjà en 2025, la Tunisie rayonne de talents qui sont en train de conquérir la scène mondiale : nos salles de classe seront les creusets de cette révolution, où chaque enfant devient un sculpteur de l’espace cybernétique.
4. Ancrer les droits humains dans l'âme
Matière proposée : "Déclaration universelle des droits de l’Homme"
La Déclaration universelle des droits de l'Homme est un poème gravé dans l'éternité. Enseignons ses vers dès l'aube de l'enfance, laissons la liberté, l'égalité, la dignité fleurir dans les cœurs. Dans une Tunisie où les vents de l'oppression soufflent parfois, cette matière sera une ancre, un hymne vibrant, forgeant des âmes prêtes à défendre la justice sous tous les cieux.
5. Démystifier les réseaux sociaux
Matière proposée : "Médias et esprit critique"
Les écrans scintillent comme des mirages, les algorithmes tissent des sortilèges. Mais derrière chaque clic veille un piège. Apprendre à lire les réseaux sociaux, c'est doter nos élèves d'un compas pour naviguer dans l'océan numérique, d'une torche pour percer les ombres de la désinformation. Leur voix, claire et libre, résonnera dans ce monde en ligne, comme un chant de vérité.
6. Dompter le smartphone, libérer l'esprit
Matière proposée : "Vie numérique"
Le smartphone, tel un génie capricieux, peut servir ou enchaîner. Enseignons à nos élèves l'art de le dompter : qu'ils y puisent des savoirs, y créent des merveilles, mais sachent aussi lui imposer silence. Dans une école tournée vers les étoiles, la technologie devient une aile, non une cage, portant les ambitions de nos enfants vers des cieux sans limites.
7. Ériger des remparts contre la violence
Matière proposée : "Vivre ensemble"
Dans le sanctuaire de nos écoles, la violence n'a pas de place. Par des cercles de parole, des ateliers où naît la solidarité, des campagnes qui brisent les chaînes de l'intimidation, nous bâtirons des remparts d'empathie. Chaque enfant grandira dans un jardin de paix, où son cœur, libre et confiant, pourra s'épanouir comme une fleur sous le soleil.
8. S'émerveiller de l'écologie
Matière proposée : "Notre environnement"
Dans une Tunisie caressée par les vents et éprouvée par le climat, l'écologie est une poésie vivante. Apprendre les murmures de la terre, rêver de vallées verdoyantes, agir pour un demain radieux : chaque élève deviendra un troubadour de la nature, un gardien de notre planète, semant des graines d'espoir dans un monde assoiffé d'harmonie.
9. Célébrer la Tunisie plurielle
Matière proposée : "Cultures et traditions"
La Tunisie, mosaïque d'âmes et de rêves, chante la diversité comme une ode. Cette matière tisse des récits des régions, des dialogues entre croyances, des célébrations où chaque différence devient une note dans une symphonie commune. Dans un monde tenté par la discorde, nos écoles seront des ateliers d'alchimistes, transformant la diversité en une harmonie précieuse.
10. Rêver la Tunisie de demain
Matière proposée : "Tunisie future"
Et si nos écoliers étaient les architectes de demain ? Dans cette matière, ils dessinent – librement – des cités où dansent les lumières, écrivent des lois où palpite la justice, imaginent une mosaïque unie de Tunis à Tataouine, de Tabarka à Djerba. Ce n'est pas un cours, mais une invitation à rêver, à oser, à sculpter une Tunisie dont l'éclat fera vibrer le cœur du monde.
Ces 10 matières ne sont pas des mirages. Elles prennent racine dans notre réalité : des initiatives éducatives émergent, mais peinent face au manque de fonds ; des talents tunisiens s'illustrent, mais luttent contre l'exode. Face aux ombres du populisme, où les discours manichéens menacent notre cohésion, l'école tunisienne doit être notre riposte. Elle doit être le lieu où naissent des citoyens éveillés, des innovateurs intrépides, des gardiens d'une démocratie vivante.
Que chaque tableau noir soit une promesse, chaque pupitre un tremplin, chaque leçon un pas vers la lumière. La Tunisie ne se contente pas de survivre : qu’elle s'élève, dès aujourd'hui, dans le souffle de ses écoliers, ces décideurs de demain.
*Amin Ben Khaled : Avocat et ancien diplomate

Nonobstant " grincement " dès la première mesure : "raviver la langue phénicienne" certes... (mais l'un n 'empêchant pas l'autre pour rappel) TOUT EN RENOUANT SANS LA RENIER avec héritages amazigho-arabes et REPRENDRE LANGUE, GRAMMAIRE COMME SYNTAXE, avec le titanesque héritage de plus de 12 siècles tunisien arabo-islamique et ainsi , de ce même revigorant allant, prolonger cet autre héritage typique de contributeur civilisationnel décisif typiquement tunisien via propre voie néo-démocratique et néo-républicaine tout en audace, progrès et harmonie retrouvés à la sauce tunisienne généreuse en huile Zitouneyenne...
Bien loin surtout, AU RISQUE D'INSISTER, loiiiinn de toute rechute "mzawarabisante " antidémocratique et contre-révolutionnaire dans le sempiternel écueil des complexé.e.s "sous verrins" et éternels colonisé.e.s mentaux connus de tous ou encore autres rechutes dans certains travers " Bourguibobssessionel" façon "3e République" ;)
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Il faudrait faire participer entre-autres les représentants des parents, les représentants des élèves, les représentants des enseignants, les représentants des partis politiques, des spécialistes de la psychologie scolaire, de la pédagogie scolaire, des sociologues et même l'UGTT qui défend les intérêts des professeurs scolaires. --> tout cela sur la base de données statistiques préparées par des organisations internationales et nationales --> Une réforme concentré sur les choix exclusifs de certains soi-disant membres du "Conseil supérieur de l'éducation" ne pourrait-être que catastrophique.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
John Hattie a fait des recherches sur plus de 800 méta-analyses qui résument plus que 50000 études individuelles. Il a publié sa synthèse dans un livre 'Visible Learning'. En tout, 250 millions d'élèves ont été concernés par ces recherches sur la réussite et l'apprentissage.
Je donne d'abord des notices que j'ai prises moi-même lors de ma formation dans le domaine de la pédagogie et psychologie scolaire à l'université de Munich (c'était indispensable afin d'exercer le métier de prof. de mathématiques, j'ai enseigné d'abord à l'école puis à l'université allemande) --> quelques conclusion d'Hattie:
- 50% des différences de développement scolaire sont dues à des différences inhérentes aux élèves eux-mêmes. Il s'agit d'attitudes de motivation, de connaissances préalables, d'états quotidiens
- pourquoi beaucoup d'élèves ne réagissent pas/n'apprennent pas comme le souhaiterait l'enseignant? --> D'après Hattie, si les élèves ne font pas/n'apprennent pas ce que l'enseignant exige d'eux, c'est que le cours du prof. n'est pas attractif pour les élèves. Un cours scolaire est une offre/proposition aux élèves qui devrait être attractive pour être acceptée par les élèves. --> Donc, la faute est plutôt à l'enseignant qu'aux élèves --> voir le modèle de Helmke sur le web:
de.wikipedia.org/wiki/Angebots-Nutzungs-Modell
--> D'après Hattie les enseignants sont responsables de 30% des différences de développement/apprentissage scolaire, --> 30%, sont vraiment beaucoup.
- Les 20% restants reviennent aux parents (5-10%), les groupes de pairs (5-10%) et l'école (5-10%) --> Le système scolaire n'a que très peu d'influence sur ces 20%. Par contre il faudrait considérer les 80% restant (50% + 30% = 80%.)
Premier fazit: il faut savoir motiver les élèves afin qu'ils participent aux cours scolaires sans frustration et afin d'améliorer les facteurs de réussite. Pour cela il y a plusieurs modèles:
- le modèle d'offre de Helmke --> Un cours scolaire est une offre/proposition aux élèves qui devrait être attractive pour être acceptée par les écoliers:
--> voir le Web: de.wikipedia.org/wiki/Angebots-Nutzungs-Modell
- Berliner modèle
- Hamburger modèle
- les modèles de Klafki (classiques et modernes)
- les modèles de structure d'une unité de cours: par exemple d'Erwin Uhland & René Müller (ARIVA)
- les modèles de motivation des élèves: Deci & Ryan, Keller, Csikszentmihaliyi & Schiefele, Dresel & Lämmle, etc.
- Les modèles d'éducations éthiques et sociales (Erziehung): voir en particulier Schneewind
- Formations des enseignants : Shulman, Gruber & Stöger, Stierlin, Klafki,
- Classroom Management: en particulier Andreas Helmke
- puis tous les cours de pédagogie et psychologie scolaire
Hattie conclut à la suite de sa méta-analyse que l'enseignement est réussi si seulement les enseignants "voient" l'apprentissage à travers les yeux de leurs élèves (--> changement de perspective) et si les élèves se regardent (se prennent) eux-mêmes comme leurs propres enseignants, d'où la place centrale du feedback dans les processus de l'apprendre et du faire-apprendre.
D'après Hattie, l'indicateur le plus important est celui de l'influence des enseignants sur la réussite de l'apprentissage scolaire. Ils ont une influence de 30% sur cette réussite --> il faudrait donc améliorer la formation des enseignants afin d'optimiser les facteurs pour la réussite de l'enseignement scolaire.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
- Hattie développe ses propres considérations sur la supériorité d'un modèle d'enseignant 'activateur', organisateur des activités scolaires (situation d'enseignement dite directive), par rapport à un enseignant 'facilitateur' qui suivrait des méthodes 'constructivistes' et interviendrait rarement pour corriger et diriger l'élève (situation d'enseignement dite non-directive) --> ce qui est positif pour l'enseignement tunisien qui est plutôt directif.
- En soulignant qu'il conviendrait de s'intéresser plutôt aux avancées concrètes des apprentissages plutôt qu'aux réformes et dispositifs structurels qui occupent l'essentiel des politiques éducatives, Hattie soutient des postures communes à la plupart des experts pédagogiques. --> La réussite de l'apprentissage scolaire dépend en particulier de la qualité des cours scolaires et du Classroom Management (en tant qu'offre/proposition que l'élève pourrait accepter ou refuser en fonction de leur attractivité) et très peu de l'infrastructure sophistiquée de l'école. --> ce qui est positif pour l'enseignement tunisien à faibles moyens financiers et d'infrastructure, à condition de garantir un meilleur Classroom Management --> voir en particulier les recherches d'Andreas Helmke
- Hattie valide la supériorité de l'enseignement directive (comme celui de la Tunisie) contre les nouvelles théories d'enseignement à la mode qui voudraient faire du professeur un 'coach' ou un tuteur laissant l'élève découvrir tout seul ses savoirs sur le web comme substitut à l'enseignement.
- L'une des conclusions d'Hattie qui serait très intéressante pour la Tunisie avec ses très faibles moyens financiers et d'infrastructure scolaire est que "l'enseignement directive réciproque ayant une évaluation formative [fréquente] a plus d'effets positifs sur la réussite de l'apprentissage
a) que la taille de la classe scolaire [le nombre d'écoliers par classe n'a pratiquement pas d'influence sur l'efficacité de l'apprentissage et de la réussite scolaire],
b) que la grandeur de l'école,
c) que l'infrastructure scolaire
d) que les méthodes à base de simulation digitale (l'enseignement sans prof. Par des vidéos)
Fazit: oui, les petites classes et l'équipement financier/scolaire n'ont que très peu d'influence sur la réussite scolaire/apprentissage. --> Nos écoles d'enseignement primaire et secondaire pourraient faire ainsi beaucoup mieux malgré leurs moyens financiers/d'infrastructure très limités. Il faut pour cela entre autre introduire les évaluations formatives en grand nombre et en bonne qualité et améliorer la formation de nos enseignants.
- Il manque seulement quelques retouches ("un peu d'épice") à l'enseignement tunisien afin d'améliorer son niveau.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
PS:
- * Une évaluation formative fait référence à une évaluation à faible enjeu qui ne contribue normalement pas à la note finale d'un élève. Une évaluation formative peut consister à résumer les points principaux d'un cours magistral ou d'un quiz hebdomadaire pour tester la compréhension du contenu examiné. Les commentaires des élèves sur ces évaluations sont utilisés pour améliorer leur apprentissage pendant qu'ils sont encore en train d'apprendre. Ces évaluations sont utilisées pour éclairer l'enseignement en cours et permettre aux instructeurs de personnaliser leur cours pour répondre aux besoins des élèves --> L'enseignement scolaire tunisien n'encourage pas malheureusement l'évaluation formative dont les notes ne comptent pas lors de passages de classes.
- b) Une évaluation sommative a lieu à un tout autre moment (à la fin d'un chapitre/thème). Pas pendant le processus d'apprentissage d'un thème, mais après. L'évaluation a lieu après la fin d'un cours ou d'une unité et contribue à la note finale
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
a) analyser le savoir déjà existant chez les élèves et de voir s'il est suffisant pour la compréhension de la prochaine séance de deux heures du cours. Exemple: ça ne fait aucun sens de parler de la dérivée d'une fonction, si les élèves ne savent pas encore ce que c'est une fonction.
b) tenir compte du nombre, du niveau et des aptitudes des élèves, et ainsi que des conditions relatives à l'espace, au matériel et au temps disponible.
--> voir le Berliner modèle sur le Web.
2) Lors de l'analyse thématique, le prof. devrait répondre à la question: quel/quelle savoir/compétence devrait être transmis/transmise à l'élève durant la prochaine séance de deux heures du cours? --> Pour cela le prof. devrait préparer le thème à enseigner selon des critères scientifiques. --> L'enseignant devrait vérifier, rafraîchir et élargir ses connaissances de la matière à enseigner selon des critères scientifiques (et non pas selon ses intuitions spontanées).
--> voir le Berliner modèle sur le Web.
3) Lors de l'analyse didactique, le prof. devrait répondre à la question: Pourquoi j'enseigne ce thème? Pour cela, le prof. devrait décrire l'importance que le sujet du cours a actuellement pour les élèves et l'importance qu'il aura ou devrait avoir à l'avenir. Exemple: pourquoi faire un cours sur les espaces vectoriels au collège?
a) initier les élèves aux définitions axiomatiques
b) initier les élèves à l'abstraction mathématique qui est indispensable dans tous les domaines.
--> voir le Berliner modèle sur le Web et la didactique selon Klafki
4) Lors de l'analyse méthodologique le prof. devrait définir les méthodes et le matériel indispensables afin de transmettre le savoir et les compétences en question. Pour cela le prof devrait faire utilisation des points 1) à 3) ci-dessus:
- l'analyse des connaissances préalables chez les élèves et de les réactiver
- justifier le choix des méthodes et des médias pour les différentes phases de la prochaine séance de deux heures du cours et penser à des alternatives.
--> voir le Berliner modèle
5) Le plan de déroulement illustre les étapes de la séance de deux heures du cours. --> voir les modèles de structure d'une unité de cours: par exemple d'Erwin Uhland & René Müller (ARIVA)
6) Lors de la réflexion après la fin du cours, le prof. devrait répondre à la question: comment s'est déroulée la leçon (la séance de deux heures du cours)? Pour cela, le prof. devrait
a) décrire les écarts entre le cours prévu et le cours réel
b) vérifier si les élèves ont atteint les objectifs d'apprentissage.
c) discuter les possibilités d'optimisation de la planification de la leçon (la séance de deux heures du cours) et de tirer des conséquences pour les planifications futures.
Chaque séance de deux heures du cours devrait être planifiée comme ci-dessus.
PS:
- Le curriculum (Lehrplan) est le plan qui contient les objectifs et le contenu ainsi que des conseils pour la conception didactique et méthodique d'un cours spécifique. --> En Tunisie le curriculum est défini à travers nos livres scolaires, d'où la nécessité d'optimiser nos livres scolaires.
- en Allemagne il y a des définitions explicites du curriculum (Lehrplan) par le Ministère de l'enseignement scolaire que l'on trouve sur ses pages Web indépendamment des livres scolaires. Par contre, il faudrait dire que la majorité des enseignants allemands prennent en particulier les livres scolaires comme référence pour la planification des cours.
Je propose aussi de renoncer à la segmentation de nos écoles en des collèges pour les surdoués et des collèges pour les moins surdoués ou moyens. En effet, même l'enseignement scolaire en Allemagne a déjà commencé à renoncer à cette segmentation absurde et d'aller vers une école inclusive et coopérative. Comme je l'ai dit ci-dessus, tous les élèves et la Tunisie même profiteraient d'une école tunisienne inclusive où règne un esprit de coopération entre nos écoliers: Il faudrait laisser les bons élèves aider les moins bons et permettre ainsi aux élèves de parler à voix basse en classe sans déranger les autres (contrairement à la règle que les élèves devraient être silencieux en classe). --> Une école inclusive nécessite une formation de nos profs de l'enseignement scolaire.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
- Les cours basés sur l'apprentissage des compétences ne sont pas une nouveauté pour l'enseignement tunisien, --> en effet même au temps où j'étais au lycée en Tunisie, on pratiquait Les cours basés sur l'apprentissage des compétences durant les travaux pratiques en physique, en chimie et en biologie. Il faut seulement améliorer la pédagogie de ce genre d'enseignement --> une meilleure formation pédagogique de nos enseignants...
- "Dis-le-moi, et je l'oublierai. Montre-le-moi, et je le garderai [en ma mémoire] peut-être. Laisse-moi le faire, et je pourrai le refaire." Confucius
- Compétences et connaissances ne sont surtout pas à opposer. Un élève ne peut en effet être compétent sans connaissances. Car être compétent c'est être justement capable d'utiliser des connaissances, préalablement solidement construites, pour faire face à des situations dites plus complexes. Cela présuppose de ne plus limiter l'activité des élèves à de simples tâches de reproduction ou d'exécutant. Il s'agit bien de construire chez eux des capacités d'autonomie et d'initiative.
- Le travail à réaliser sur les compétences impose de problématiser et en même temps de déconstruire (en phases compréhensibles) --> définir un workflow (les étapes à suivre) d'une façon explicite et un cadre de l'activité à faire, puis laisser l'élève réaliser le tout par lui-même:
a) Clarifier les attendus.
b) Expliciter les consignes
c) Dégager ou faire dégager les critères de réussite
- l'élève devient acteur et l'apprentissage change en forme d'action :
a) Donner des pistes plutôt que des réponses.
b) Problématiser.
c) Développer les pratiques collaboratives
- Créer les conditions et l'environnement, pour que l'élève entre dans une dynamique de travail et d'apprentissage:
a) les workflows sont clairement définis.
b) Une fois le cadre de l'activité posé, le professeur se met en position d'observateur attentif pour être prêt à relancer, apporter les étayages utiles et aider ceux qui n'avancent pas
- De nouvelles exigences pour le professeur :
a) Tenir compte au quotidien des rythmes différents d'acquisition de ses élèves.
b) Etre prêt à remédier en cas de difficultés.
c) Evaluer quand les élèves sont prêts afin qu'ils puissent montrer ce qu'ils savent faire.
d) Donner place à l'erreur dans les apprentissages proposés
Fazit: une réforme de l'enseignement scolaire en Tunisie nécessite en particulier une meilleure formation de nos enseignants.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
rouge + jaune = orange
jaune + bleu = vert
bleu + rouge = violet
-->
initier les petits enfants à l'esprit de la recherche scientifique
- les cours scolaires basés sur les principes de la recherche scientifique est une forme d'enseignement qui s'oriente vers l'acquisition des méthodes scientifiques. Il s'applique principalement à la physique, à la chimie et à la biologie. Exemple: faire l'hypothèse que l'eau salée est conductrice de l'électricité et vérifier cette hypothèse par une expérience que l'on pourrait reproduire plusieurs fois.
Déroulement du cours et étapes de travail:
- un cours basé sur la recherche scientifique est généralement une séance de 3 ou 4 heures.
- Le point de départ du concept d'un cours basé sur la recherche scientifique est la présentation d'un "problème" sous la forme de données physiques, chimiques ou biologiques. Par la suite, les élèves ont pour tâche d'expliquer ce problème en suivant des étapes de travail définies par le prof. et de résoudre ainsi le problème.
- Durant la phase d'introduction, il s'agit tout d'abord de susciter une attitude interrogative chez les élèves par une représentation claire et de définir le problème (en effet, tout travail scientifique débute par se poser des questions --> exemple: est-ce que l'eau salée est conductrice de l'électricité?) --> voir les modèles de structure d'une unité de cours: par exemple d'Erwin Uhland & René Müller (ARIVA)
- Durant la phase de formulation d'hypothèses, les élèves sont invités à développer des hypothèses en faisant appel à des connaissances déjà existantes et en les appliquant à la situation actuelle. Chacune des hypothèses ainsi obtenues doit être formulée avec précision ( --> on passe de la phase interrogative à la phase hypothétique: "l'eau salée est conductrice de l'électricité") . Il en résulte généralement des discussions constructives. Durant cette phase, l'enseignant a une position d'observateur qui modère la discussion, mais ne cherche pas à l'orienter dans une direction particulière. --> voir le Berliner modèle sur le web.
- La phase suivante consiste à recueillir des propositions pour vérifier les hypothèses formulées. Ici aussi, il s'agit d'initier les élèves à des méthodes de travail et à des procédures scientifiques. Ils sont invités à préciser leurs réflexions et à indiquer éventuellement des techniques de travail appropriées pour la phase d'élaboration suivante. Exemple: afin de vérifier l'hypothèse de la conductivité de l'eau salée, le prof. pourrait proposer d'utiliser un circuit se composant d'une pile, d'une lampe, de fils conducteurs et d'un récipient contenant l'eau salée.
- Durant la phase pratique les élèves pourraient vérifier leur hypothèses de manière expérimentale. Les élèves ont ainsi la possibilité d'expérimenter de manière ciblée des techniques de travail scientifiques de base telles que l'observation et la comparaison et d'évaluer les résultats obtenus.
- Durant la phase de sauvegarde des résultats, les résultats obtenus sont évalués et interprétés, et une réponse est apportée à la question de départ qui pourrait résoudre le problème de la recherche. En conclusion, des questions de détail peuvent être clarifiées et les connaissances nouvellement acquises devraient être consolidées et utilisées pour expliquer d'autres phénomènes.
- L'objectif de l'enseignement basé sur la recherche scientifique n'est pas seulement de transmettre des connaissances techniques, mais aussi des méthodes de pensée et de travail scientifique. La réflexion, l'observation critique et le développement de solutions personnelles sont au coeur de ce processus. La grande responsabilité des élèves et la possibilité de mettre en oeuvre leurs propres propositions ont en outre un effet positif sur la motivation des apprenants. De plus, l'apprentissage par l'expérimentation permet aux enfants d'avoir un accès concret aux phénomènes scientifiques.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Le feu Bourguiba l'avait bien compris et consacrait plus de budget à l'éducation nationale que l'armée ou d'autres ministères.
C'est vrai qu'il faut aussi enseigner l'histoire tunisienne et la réconcilier avec elle-même, au lieu de nous bassiner avec l'histoire de l'islam et .... Omar al Khatab. Je ne rejette pas l'histoire arabo-musulmane mais pas au point d'avoir une overdose au détriment de l'histoire de la Tunisie (et nos ancêtres) qui fut brillante.