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Hédi Sellami : One Tech Holding veut devenir le leader technologique régional
16/05/2025 | 10:42
6 min
Hédi Sellami : One Tech Holding veut devenir le leader technologique régional

 

One Tech Holding (OTH) a tenu une communication financière, jeudi 15 mai 2025, à l’hôtel the Nine - Lifestyle Experience, animée par son DG Hédi Sellami et en présence de plusieurs cadres de la société, afin de présenter ses réalisations 2024 ainsi que les perspectives du groupe.

Cette communication a été l’occasion de présenter les activités de la société, souvent réduite par la jeune génération à une entreprise de câblage, alors qu’elle est un fleuron industriel de la Tunisie dans ses trois métiers : la mécatronique (48,9 % du chiffre d’affaires en 2024), le câble (47,1 % du chiffre d’affaires en 2024) et l’ICT (4 % du chiffre d’affaires en 2024). Pionnier de l’électronique et de la mécatronique en Afrique, l’industriel affiche 47 ans d’existence, dispose de sept sites de production en Tunisie et au Maroc, deux centres d’ingénierie, et emploie 4600 collaborateurs, dont 700 ingénieurs. Il est fortement orienté vers l’export, 85 % de sa production étant destinée à l’exportation vers plus de cinquante pays dans le monde, sur trois continents (troisième exportateur privé du pays, ndlr).

Aujourd’hui, la société œuvre dans plusieurs secteurs de pointe (automobile, industrie, aéronautique et IT), sur des produits allant de la conception à la production de masse. Elle a tellement évolué qu’elle est désormais capable de construire un module de bout en bout. Dans ce cadre, le DG a expliqué que la société ne fabrique pas de produits standards et qu’elle travaille uniquement sur commande. Elle ne dispose donc pas de stock, chaque client ayant ses propres produits.

Le groupe One Tech fabrique ainsi des câbles moyenne et basse tension, des câbles télécoms et data, des câbles photovoltaïques, des cartes électroniques, des modules, des circuits imprimés, des faisceaux de câbles. Elle réalise l’injection plastique de pièces techniques, la conception et l’intégration de solutions IT/télécom, l’assistance et le support technique, le conseil, l’audit et le déploiement de services informatiques, ainsi que tout ce qui est relatif au data center, systems communications, collaboration networking, security, compliance IT management & operation.

 

 

S’agissant des performances 2024, Hédi Sellami a évoqué la conjoncture mondiale qui a impacté l’entreprise. Il a rappelé, dans ce cadre, la baisse de la production en Europe (principal marché du groupe) : une baisse de 3 % de la production industrielle à cause du repli de la demande et de la concurrence accrue de la Chine, et une baisse de 10 % du marché des sous-traitants de composants automobiles à cause de la stagnation des véhicules électriques. Il a aussi parlé de la volatilité des prix des matières premières, avec une augmentation de 2,7 % du cours du cuivre et de 7,8 % du cours de l’aluminium. Il a précisé qu’à fin mars 2025, les métaux restaient dans une tendance haussière.

Il a aussi évoqué la volatilité des cours des devises, avec une forte dépréciation du dinar face au dollar (-3,5 %) et une forte appréciation du dinar face à l’euro (+2,1 %). Ce qui a eu un impact important sur la marge brute et les pertes de change, la société achetant ses matières premières en dollars et étant payée en euros.

Vu cet environnement, la société a réalisé un chiffre d’affaires en baisse de 5 %, passant de 1,1 milliard de dinars fin 2023 à 1,05 milliard de dinars fin 2024. Cela dit, le taux de croissance annuel moyen a été de 10 % entre 2020 et 2024.

Dans le détail, l’activité câblerie a rapporté 494 millions de dinars de chiffre d’affaires, l’activité mécatronique 513 millions de dinars de chiffre d’affaires et l’activité ICT 31,7 millions de dinars de chiffre d’affaires.

En 2024, la société a essayé de se recentrer sur le core business, notamment en se désengageant de certaines activités. La cession de Helioflex, en avril 2024, entre dans ce cadre. Elle a aussi essayé d’optimiser ses coûts opérationnels pour améliorer la marge brute et la marge d’EBITDA. Elle a réduit son empreinte carbone de 10 %, étant directement concernée par le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), communément appelé taxe carbone. Elle a également nettement amélioré sa trésorerie.

Au niveau consolidé, les revenus de 2024 étaient quasiment en ligne avec le budget (-1,5 %), la société ayant anticipé la baisse de la demande du marché (automobile, bâtiment et industrie).

La marge brute consolidée a grimpé de 2 %, son taux de marge passant de 24,1 % à 26,1 % entre 2023 et 2024 : pour la câblerie, il est passé de 16 % à 17 %, pour la mécatronique de 31 % à 32 % et pour l’ICT de 34,8 % à 44 %.

Malgré la contre-performance de sa filiale Fuba, l’EBITDA consolidé a augmenté de 1 %, alors que la marge d’EBITDA a progressé à 9,7 %.

La société a réalisé un résultat net consolidé de 30,9 millions de dinars fin 2024 contre 42,4 millions de dinars fin 2023 (-27 %), sévèrement impacté par l’appréciation du dinar par rapport à l’euro (impact de six millions de dinars), par l’augmentation du taux d’imposition (impact de 5,2 millions de dinars) et par l’impact de Fuba (-12,9 millions de dinars). Faisant abstraction de ces éléments, la société aurait réalisé un résultat net de 55 millions de dinars.

La société a augmenté ses investissements de 12 %, notamment au niveau du pôle mécatronique. Les investissements prévus pour l’année 2024, de 32,4 millions de dinars, ont été réalisés à concurrence de 86,4 %. En parallèle, One Tech Holding a réduit significativement sa dette de 19 %.

 

 

S’agissant des perspectives, la société ambitionne de devenir le leader technologique régional. Elle veut renforcer ses partenariats à l’international et diversifier ses marchés d’applications. Son objectif est d’augmenter son chiffre d’affaires de 50 %, pour atteindre 1,5 milliard de dinars d’ici 2028, et d’augmenter son EBITDA de deux points pour atteindre 12 %, grâce à des projets de croissance et de transformation, une croissance organique et une diversification des activités, des partenariats internationaux et technologiques, une excellence opérationnelle, un engagement ESG et une digitalisation (notamment robotisation et IA).

La société mise sur une croissance moyenne de +9 % sur les systèmes électroniques automobiles à l’horizon 2035 et une accélération du passage aux véhicules électriques. Elle mise aussi sur des clients en recherche de produits intégrés et des segments porteurs en Europe comme les vélos électriques (+10 %/an), les machines agricoles (+3 %/an), les pompes à chaleur/climatisation (+10 %/an), les bornes de recharge, le gros électroménager et l’aéronautique. Elle mise également sur le marché du câble énergie en Afrique et au Moyen-Orient avec des perspectives de croissance de l’ordre de 6 % à 8 % par an.

En 2025, la société table sur des revenus de l’ordre de 1,13 milliard de dinars (+8 %), un EBITDA de 111,34 millions de dinars (+9,8 %) et un EBIT de 60,33 millions de dinars (+14 %).

Son carnet de commandes est garni et 53 % de son chiffre d’affaires est sécurisé pour 2028. La société a mis en place un projet d’extension au Maroc avec une nouvelle usine de 3 200 m², incluant l’intégration de l’électronique.

S’agissant de Fuba, la société a conclu un partenariat stratégique apportant une valeur ajoutée technologique par la montée en gamme des produits ainsi que par l’amélioration des coûts et de la compétitivité de cette filiale. Cet accord stipule que la société chinoise Union Gain Electronics Technology va acquérir 33 % de Fuba sur trois ans.

En outre, afin de réduire sa consommation énergétique et son empreinte carbone, la société a mis en place des panneaux photovoltaïques sur les toitures de quatre de ses usines. L’économie d’énergie moyenne, à terme, est estimée à 16 % du coût énergétique actuel. Elle va également investir dans un nouveau projet de champ photovoltaïque de dix à vingt mégawatts pour faire baisser le coût de la consommation de plus de 20 % et améliorer le mix énergétique. Elle a augmenté son taux de recyclage des déchets dangereux de 22 % en 2024 et valorise à 100 % les déchets non dangereux.

One Tech Holding a de grandes ambitions pour l’avenir et entame sa transformation pour parvenir à ses objectifs.

 

Imen Nouira

16/05/2025 | 10:42
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Commentaires
elfribo
impressionant!
a posté le 16-05-2025 à 12:25
Je ne me doutais pas une seule seconde qu'une telle entreprise existait en Tunisie.
Bravo aux entrepreneurs et financiers qui ont rendu une telle industrie possible.
Mais je mets en garde les dirigeants, les loups de Carthage et de la Kasbah sont aux aguets. Ils n'aiment pas les succes qui ne passent pas par leurs chaouchs.
OSZAR »