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Un activiste poursuivi pour avoir dénoncé le manque d’eau à Mezzouna après le drame du lycée
23/06/2025 | 15:49
2 min
Un activiste poursuivi pour avoir dénoncé le manque d’eau à Mezzouna après le drame du lycée

 

L'association Intersections a révélé, dans un communiqué publié lundi 23 juin 2025, que l’activiste environnemental Khaled Teyahi fait l’objet de poursuites judiciaires pour une publication sur les réseaux sociaux dans laquelle il dénonçait le manque d’eau dans la ville de Mezzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid). 

Cette publication faisait suite à un drame qui a profondément ému l’opinion publique : la mort de trois lycéens, le 14 avril 2025, dans l’effondrement d’un mur de leur établissement scolaire.

 

Dans son post, daté du 19 avril 2025, Khaled Teyahi s’était notamment fait l’écho du témoignage du frère de l’un des élèves décédés, qui affirmait que la famille n’avait pas trouvé d’eau pour laver la dépouille du jeune garçon, comme l’exige la tradition musulmane. Un récit diffusé en vidéo sur les réseaux sociaux et largement partagé à l'époque.

À la suite de cette publication, Khaled Teyahi a été convoqué par la brigade de la police judiciaire de Haffouz (gouvernorat de Kairouan), sans qu’aucun chef d’inculpation ne lui soit communiqué au préalable. Il a découvert, une fois devant le parquet, qu’il était poursuivi sur la base de l’article 86 du Code des télécommunications, pour « atteinte à autrui ou perturbation de sa tranquillité via les réseaux publics de communication ».

L’article 86 prévoit une peine d’un à deux ans de prison et une amende de 100 à 1.000 dinars pour toute personne reconnue coupable d’une telle infraction. L’activiste a été déféré devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Kairouan. Une première audience avait été fixée au 17 juin 2025, mais a été reportée à la demande de son avocat.

 

L’association Intersections dénonce une violation flagrante de la liberté d’expression et rappelle que Khaled Teyahi avait aussi exprimé, dans la même publication, sa solidarité avec l’opposant politique incarcéré Ghazi Chaouachi. Elle estime que le recours à l’article 86 repose désormais sur une utilisation arbitraire et répressive visant à étouffer les critiques sociales ou politiques.

Pour Intersections, cette affaire illustre une tendance inquiétante : l’instrumentalisation de textes vagues et ambigus, comme l’article 86, pour museler les voix critiques, même lorsqu’elles relaient des faits documentés ou défendent des causes d’intérêt général.

 

R.B.H

23/06/2025 | 15:49
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