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Kaïs Saïed dément ses partisans et renouvelle sa confiance en Brahim Bouderbala
08/05/2025 | 10:30
5 min
Kaïs Saïed dément ses partisans et renouvelle sa confiance en Brahim Bouderbala
Service IA, Business News

 

À lire les pages des réseaux sociaux des partisans de Kaïs Saïed, Brahim Bouderbala serait sur un siège éjectable et ses jours seraient comptés au perchoir. Mercredi 7 mai 2025, le président Kaïs Saïed signe la fin des hostilités et lui renouvelle sa confiance. Les laudateurs ne devraient pas bien se sentir avec autant de mépris.

 

Le président de l’Assemblée devrait être le plus heureux des Tunisiens et celui qui a passé la meilleure nuit entre le mercredi 7 et jeudi 8 mai 2025. Après plusieurs semaines de harcèlement numérique par les partisans de Kaïs Saïed, le président de la République vient de lui renouveler toute sa confiance. Quel meilleur pied de nez à ces partisans de Kaïs Saïed qui pensaient détenir la météo politique du pays.

La campagne hostile à Brahim Bouderbala est unilatérale. Il n’y a eu aucun mot défavorable contre lui de l’opposition, seuls les partisans du régime semblent lui en vouloir.

 

Une offensive partisane coordonnée

Tout commence le jeudi 27 février 2025, six députés, présidents de commissions, signent un communiqué incendiaire contre le président du Parlement. Une première quand on sait que le Parlement est monochrome. Est-ce une dissidence ou un ordre venu d’en haut ? Personne n’a de réponse officielle et formelle, mais ce communiqué signe comme le coup d’envoi d’une campagne numérique hostile à M. Bouderbala et qui a duré tout au long du mois de ramadan (mars), du mois d’avril et de cette première semaine du mois de mai.

Tout au long de ces neuf semaines, ce sont des dizaines de pages et d’influenceurs parmi les partisans hystériques de Kaïs Saïed qui publient des posts dénigrant M. Bouderbala et son travail.

 

 

Certaines pages diffusent périodiquement des sortes de compteurs de suivi du nombre de signatures appelant au retrait de confiance du président du Parlement. Telle cette page aux 37 mille abonnés qui affirmait le week-end dernier que la pétition pour le retrait de confiance de Brahim Bouderbala a atteint les 2.257 signatures.

D’après eux, le président du Parlement serait complice des milieux corrompus des affaires et travaillerait avec eux pour l’élaboration du nouveau code du travail, actuellement en examen.

 

L’Isie entre par la fenêtre

Vers le 28 avril, l’Instance supérieure indépendante pour les élections leur offre du grain à moudre. Elle envoie des SMS collectifs aux Tunisiens expliquant ce que signifie le retrait de confiance à un membre d’un conseil élu. Le message est accompagné d’un lien dirigeant vers une note explicative publiée par l’instance. Officiellement, l’opération s’inscrit dans une démarche de sensibilisation civique. Sauf que l’envoi de SMS coïncide avec le dépôt d’une proposition de loi controversée — récemment retirée — concernant la Cour constitutionnelle et qui prévoit le retrait de confiance du président de la République. Cinq députés ont d’ailleurs refusé de retirer leurs signatures du projet, marquant ainsi leur désaccord avec la ligne dominante. C’est considéré un crime de lèse-majesté !

La concomitance de l’envoi de SMS par l’Isie avec la pétition contre Brahim Bouderbala et le dépôt de la proposition de loi est analysée comme étant le feu vert des autorités pour préparer le départ des députés insolents et de leur président. À aucun moment, on ne dit que cela peut être une simple coïncidence. « Il n’y a pas de coïncidence en politique », jurent confiants les partisans du régime. « Brahim Bouderbala est fini, concentrons-nous sur son ou sa successeure ».

 

Silence gêné chez les figures du régime

Ce qu’il y a cependant à relever, c’est que les « stars » parmi les partisans de Kaïs Saïed, ceux qui occupent les médias mainstream en tant que chroniqueurs, ont observé un silence prudent. Ils ont refusé de s’associer aux hostilités des réseaux sociaux, alors que d’habitude ils agissaient en toute symbiose. Et ils avaient raison dans leur retenue.

 

Le démenti présidentiel en images

Mercredi 7 mai 2025, Kaïs Saïed signe la fin des hostilités et dément ses partisans sur les réseaux sociaux. Il reçoit Brahim Bouderbala — en compagnie de Imed Derbali, président du Conseil national des régions et des districts — et lui renouvelle toute sa confiance.

 

 

Le chef de l’État a estimé que « les divergences d’opinions et d’approches étaient légitimes, à condition qu’elles convergent vers un objectif commun : franchir ensemble cette étape décisive en vue de bâtir un édifice national solide, durable sans retour en arrière. »

Décryptage : Brahim Bouderbala peut avoir un avis différent sur le code du travail ou la Cour constitutionnelle ou autre, ce n’est nullement un problème tant il est loyal et a les mêmes objectifs que le président de la République.

Pour mieux souligner l’appui du chef de l’État, la présidence de la République ne diffuse pas une photo de la rencontre, comme de coutume, mais quatre, dont l’une où l’on voit les deux hommes debout se serrant la main et une autre montrant Kaïs Saïed parler à Brahim Bouderbala.

 

 

Une leçon magistrale servie aux faux stratèges

Les partisans de Kaïs Saïed, ces analystes autoproclamés qui confondent likes et légitimité politique, viennent de recevoir une magistrale leçon de realpolitik. Non seulement leurs prédictions se sont effondrées, mais elles ont surtout révélé leur superficialité et leur ignorance crasse des codes du pouvoir présidentiel.

Le président ne dément pas, il insinue. Il ne déclare pas la guerre, il la fait taire en recevant. Sa communication n’est jamais frontale, elle est feutrée, distillée à travers les détails : quatre photos au lieu d’une, une poignée de main au bon moment, un regard appuyé sous l’objectif officiel. Rien n’est laissé au hasard.

 

Pendant que ses partisans s’égosillaient en ligne avec des hashtags et des pétitions stériles, Kaïs Saïed tranchait dans le marbre : Bouderbala reste. Et avec les honneurs, s’il vous plaît.

 

Raouf Ben Hédi

08/05/2025 | 10:30
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Commentaires
EL OUAFFY Y
Kais Sayed commence ou se trouve son intérêt
a posté le 13-05-2025 à 09:15
Me semble que Brahim Bouderbala est un homme de domaine portant des connaissances en sour faire dans la gestion de l' état le fait que la gouvernance n'est pas donné à n'importe qui il y a certains individus portent comme un don et certains par le temps se perfectionner en se basant sur le travail conjointement avec un conseiller chaque décision prise par un président devra être analyser par le conseiller par quelques retouches.Si Sayed Kais dès le premier jours travaillait conjointement avec les hommes de domaine en gouvernance n'aurait aucun problème et il serait le mieux apprécier par l'extérieur aussi qu'à l'intérieur et surtout en Tunisie où les hommes des spécialités sont nombreux mais c'est au président de l'inviter malgré que cette exception et surtout chez un Président qui pû changer un charte plusieurs fois en souhaitant que que ces modifications améliorent la vie sociale du citoyen.
Ayoub
La basse -cour
a posté le 10-05-2025 à 10:58
Ce n'est pas gouvernement, c'est une basse -cour....le niveau n' arrête pas de baisser : ils vont se tirer dans les pattes, à celui qui fera tomber l' autre. Triste constat, triste pays.... pauvre Tunisie.
Dr. Jamel Tazarki
Les pouvoirs exécutif et judiciaire n'ont pas le droit d'après la constitution de toucher à un député (condamner / emprisonner / "éjecter" de l'ARP ) sans la levée auparavant de l'immunité parlementaire par le parlement lui-même!!!
a posté le 09-05-2025 à 08:00
Je cite l'article ci-dessus: "Vers le 28 avril, l'Instance supérieure indépendante pour les élections leur offre du grain à moudre. Elle envoie des SMS collectifs aux Tunisiens expliquant ce que signifie le retrait de confiance à un membre d'un conseil élu"
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L'ISIE est Kais Saied pourraient faire ce qu'ils voudraient des soi-disant conseils élus (les soi-disant élus des collectivités locales, et les soi-disant représentants du Conseil national des régions et des districts) --> par contre les pouvoirs exécutif et judiciaire n'ont pas le droit d'après la constitution de toucher à un député (condamner / emprisonner) sans la levée auparavant de l'immunité parlementaire exercée par le parlement lui-même. --> Or la condamnation du député Hamdi Ben Salah à 6 mois de prisons sans la levée de l'immunité parlementaire était anticonstitutionnelle: voir l'article de Business News TN du 13.11.2024.
-->
Ce qui me dérange, ce n'est pas la condamnation a 6 mois de prison du député Hamdi Ben Salah, s'il est coupable (reste à vérifier). C'est plutôt le nom respect des lois et de la constitution par la dictature: En effet, il fallait d'abord réaliser la levée de l'immunité parlementaire avant d'envoyer le député pour 6 mois en prison. Il faut comprendre que c'est le parlement lui-même qui décide de la levée de l'immunité parlementaire. On parle de l'approbation parlementaire. Or et comme d'habitude, on ne respecte pas les lois et la constitution écrite en Tunisie.

-->
- La loi et la constitution ne se laissent pas modifier sans le consentement de la cour Constitutionnelle, --> avant la promulgation d'une loi, elle devrait être soumise à un contrôle de constitutionnalité exercé par la Cour constitutionnelle --> ce qui nécessite une constitution sans erreurs de pensée, sans contradiction, sans dilemme et non écrite en solo sur mesure. Même les décrets ne devraient pas être en contradiction avec la constitution....
-->

-->
Malheureusement, la Tunisie fonctionne aujourd'hui à travers une confusion de décrets présidentiels qui se placent par abus de pouvoir au-dessus de la constitution et des lois
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Je rappelle la hiérarchie des textes dans les pays démocratiques (la "pyramide du droit"):
1) Constitution protégée par la cour constitutionnelle; 2) Lois; 3) décrets et arrêtés, 4) circulaires
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ce qui est nullement vérifié en Tunisie: la preuve est la déformation de la loi électorale ("amendement") à quelques jours de la récente élection présidentielle.

-->
La constitution et la loi ne se laissent pas déformer à la légère par SMS de qui que ce soit


-->
Je cite Mr. Mohamed Abbou,: "Selon la Constitution actuelle, en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle. " voir Business News TN du 19/01/2025 à 17:27
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c'est-à-dire qu' "en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle" --> mais nous n'avons pas de Cour constitutionnelle et ainsi pas de président de la Cour constitutionnelle --> et prétendre que notre constitution est géniale:))

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Je cite Mr. Sofiene Ben Hamida: "En août 2022, il [KS] jette à la poubelle un projet collectif de constitution et publie sa propre constitution. Tant pis pour ce peuple nigaud qui a avalé sans réagir, la couleuvre des quarante six erreurs qui se sont faufilées dans le texte publié":))
voir Business News TN du 06/04/2025 à 15:59


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
TunObservateur
Ce devrait être l'inverse...
a posté le 09-05-2025 à 04:44
Dans une démocratie, c'est plutôt le pouvoir législatif qui contrôle le pouvoir exécutif
A4
Normal
a posté le 08-05-2025 à 21:27
C,'est la saison des moutons !!!
Carthage Libre
Rien ne va plus dans la Secte "Kaisienne" : "Combat" du Coq et de ses poulets suiveurs ; telle est devenue la "politique" dans une Tunisie en déchéance.
a posté le 08-05-2025 à 13:26
Rien ne va plus les amis, faites vos jeux : on a à faire à une "vivacité extrême" de la politique en Tunisie, entre la médiocrité et la déchéance ; vous avez le choix entre ces deux "trucs" ; on est en démocratie non? Alors, choisissez qui vous interesse le plus dans la "Secte"...

Telle est la réalité dans cette pauvre Tunisie...le "choix" en réalité est limité...On nous a privé de notre démocratie, même avec les salopards de khwnjias, mais il y'avait une liberté de parole, des choix, parfois mauvais, mais de libre arbitre, des critiques réelles, des débats publics, une société qui bougeait, qui apprenanit la démocratie, ses points négatifs et ses espoirs d'aboutir à un pays en marche, libre et dynamique....

Tout ce REVE, cet espoir a été annihilé un soir de 25 juillet 2021, censé être le jour de la République ; la République est morte. Il ne reste plus que les médiocres et les charognards pour "combattre" entre eux...
Vieillard
Si la moralité s'élève, la liberté s'élève ; si la moralité baisse, la liberté baisse. Très facile.
a posté le 08-05-2025 à 11:59
Une société obéissante à l'autorité, mue par la peur et cherchant à exclure socialement d'autres groupes de population jusqu'à sa propre destruction, par exemple pour vivre selon un récit absurde, ne mérite naturellement rien d'autre que de végéter dans un goulag socialiste à ciel ouvert avec une qualité de vie minimale.

En fait, presque personne ne peut ou ne veut comprendre la corrélation entre la compétence morale sociale et la liberté. L'ignorance a désormais atteint le niveau d'une arme de destruction massive. Dès qu'il redevient à la mode d'exclure de la société ceux qui pensent différemment, tout le monde se retrouve au premier plan.

Si la moralité s'élève, la liberté s'élève ; si la moralité baisse, la liberté baisse. Très facile.
Dr. Jamel Tazarki
La soumission volontaire du pouvoir législatif en Tunisie ( = parlement) au pouvoir exécutif ( = Président de la République + gouvernement) est anticonstitutionnelle!!!
a posté le 08-05-2025 à 11:34
Je n'ai pas encore lu l'Article. mais je voudrais commenter d'abord le titre "Kaïs Saïed dément ses partisans et renouvelle sa confiance en Brahim Bouderbala":))
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- Il faudrait comprendre que Mr. Kaïs Saïed n'a aucun pouvoir sur le président de l'Assemblée nationale (ARP) Mr. Bouderbala qui a été élu par le parlement même. Certes le Président de la République pourrait dissoudre le parlement, mais il n'a aucun intérêt à le faire. Pourquoi? La réponse devrait être évidente.

- Il faudrait comprendre de même que le Parlement pourrait destituer le Président de la République en cas de manquement à ses devoirs, activités incompatibles avec l'exercice de son mandat et en contradiction avec la constitution.
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Fazit: Le Système politique en Tunisie est une Charabia qui ne respecte ni la constitution ni les lois. Il est temps d'éclairer le peuple et de lui expliquer que Kais Saied est en contradiction avec sa propre constitution écrite en solo par lui-même.

Question: Pourquoi Kais Saied a préféré le Putsch en 2022 plutôt que de dissoudre le parlement en douceur? Je n'ai pas de Réponse.

Important: Je n'ai aucune ambition politique. Je voudrais tout simplement vivre dans un Etat de droit. J'ai cru à un certain moment en Kais Saied. Mais malheureusement, il est une immense déception...


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
VIO
C'est au moins 99 pour cent
a posté le 08-05-2025 à 11:10
Tous ceux qui n'ont pas encore fait quoi que ce soit qui puisse être qualifié de résistance sont complices.
C'est au moins 99 pour cent.
Ne pas oublier de changer l'eau Kroupie de l'aquarium...
pour le Poisson pilote reKonduit Bouderbalus EKsophtalmus
a posté le 08-05-2025 à 10:49
et autre poisKaille de l'Assemblée des Représentants du Parjure...
OSZAR »